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Des nouvelles de gentils authentiques
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11 juillet 2014

La loi de Murphy part 3

Montfion est un joli petit village célèbre pour son air vendu en boite sur internet.

Il fait chaud ce matin, le soleil donne à l'image une luminosité impeccable. Les couleurs, la pierre, le panorama, il y a pire comme endroit ! Le marché est dense ce qui enerve prodigieusement Zumboulou. Il a mal dormi et est mal reveillé. Je lui demande d'apprécier le moment présent.

"Ho David Luiz ! lui lance un camelot ! Je me retourne, le sourire complice : -c'est bien lui, en plus petit, je répond !"

Je suis fier de cette tête de lard qui ne veut pas se dérider ce matin. Il est beau mon brésilien.

Pour ma part, j'ai promis à mes hôtes de faire le marché et leur préparer un bon petit repas pour ce soir.  J'introduit ma CB dans le distributeur automatique de billets.

"opération impossible !!!! " me repond la machine en recrachant ma carte.

J'insiste ! Ce n'est pas normal ! Roger m'a pourtant dit qu'il me ferait mon virement en début de semaine, Et compte tenu des bons resultats du mois, le versement a été consequent ! Je ne comprend plus rien là !

Je suis furieux. Je m'excuse auprès d'Eric. "Je suppose qu'il a encore oublié de me virer mon fric, je dis. Après les chèques, c'est les virements ! Toujours en demande pour te faire payer, c'est pénible, je l'appelle demain à la première heure !" Eric me rassure en s'éloignant... Nous avons perdu Liza dans la foule...J'ai plombé l'ambience là !

C'est l'angoisse qu'il manquait à mon panel pour être totalement équipé. Et vraiment, ça, c'est la dernière chose qu'il me fallait pour avoir un carton plein en une semaine. Je m'isole un moment dans ma chambre : " Je n'en peux plus là ! Tous ont décidé de me faire chier : Maman, Josette, Val, Art's, Roger... Vous vous êtes tous téléphonés avant, pour me faire la surprise synchro, c'est ça ?

De toute façon, il va me falloir prendre une decision rapidement. Je ne peux plus continuer ce job si je dois gèrer Zumboulou à temps plein.

J'avais même anticipé le soir de mon anniversaire en envoyant quelques CV en réponse à des annonces du leem (industrie pharmaceutique), dans un reflexe de survie.

Auto entrepreneur, je travaille sans filet depuis un an, et ce mois de juin est le mois le plus convenable qu'il eut ete depuis le début. C'est encourageant mais je ne peux plus faire face maintenant. Trop de frais, trop de temps, pour un travail de fond qui commence à peine à payer. Nous devons nous rencontrer avec Roger... Roger est mon mandant. Je loue ma force de vente exclusivement à Roger. Je suis un vrai cinglé ! Mais ça doit payer et bien payer, et j'y crois. C'est pour cela que j'ai plongé dans ce merdier. C'est un pari avec moi-même, avec Roger. J'ai vraiment hâte de faire le point avec lui, Roger. Il mise tellement sur moi que je crois qu'il va devoir réflechir si il veut me garder. Va falloir la jouer fine avec lui. Je ne compte plus les fois où il me dis : "cette semaine, je file te voir, promis !". C'est Roger ! Mais malgré tout j'ai confiance, même s'il ne paye pas en temps et en heure, et que je dois attendre des plombes pour avoir du matos pour bosser, il semble honnete. Et ses produits sont une perle rare.

Et sans ce job chez Art's, qui m'aurait permis de tenir la barre durant ces deux mois creux... je me demande comment je vais pouvoir survivre jusqu'en septembre avec un ogre à la maison. 

Je ne dors plus, à peine une heure cette nuit.

Nous sommes maintenant lundi et je dois profiter d'avoir fait le déplacement ici pour revoir certains clients dans les environs...Il faut que je bouge, que je travaille....Je n'ai pas le jus, mais vraiment pas !  Je me fais violence. Roger ne reponds toujours pas. J'enrage ! 

Pour agrémenter le bon vent de cette journée qui commence, ils sont presque tous fermés le lundi et il pleut à torrent. 

SMS de Roger : "ça y est, je t'ai fait le virement !".

Nous sommes le 7. Le mois dernier, payé en deux fois et le mois d'avant et d'avant... J'attends encore mes frais de Toulouse ! Là ! vraiment, ça me saoule !

Nous quittons Lisa et Eric au matin avec un poulet maison sous le bras et quelques bons moments à se souvenir, comme d'habitude. Je me sens tellement bien auprès d'eux.

"Reviens qd tu veux, on est là !

-Merci, merci, merci encore mes amis... 

J'angoisse de rentrer. Retrouver l'appart, et plein de choses à penser...

Sur la route, je propose à Zumboublou de nous arreter chez deux amies homo. Isis et sa cops. Leur nid est situé au milieu de la forêt, un chalet avec plein d'animaux autour... Zumboulou sera dans son élément et moi, j'en envie de discuter avec Isis. Et puis Isis a toujours un petit truc à fumer qui détend bien. ça aussi, j'ai envie, une grosse envie...

Isis nous attend sur sa terrasse. C'est un petit bout de femme, à peine plus jeune que moi. Une femme dynamique, energique, speed, authentique elle aussi, vraie, cash. Parfois même, je la soupçonne de se transformer en ouragan.

"Je pensais que tu ne reviendrais pas de si tôt après la petite leçon de morale de la dernière fois !  Tu fais toujours le même boulot ? Elle me toise, toi ! tu n'as plus de nana comme t'es fait, je me trompe ?

Nous nous posons et tandis que j'invite mon ado à visiter le jardin, je raconte à mes deux chères amies la petite semaine que je viens de traverser. Ce joint est en train de me percuter de plein fouet. Je passe en mode vision à 360°. J'expose mes propos presqu'à voix basse, ironisant de tout, ne jugeant de rien... Les filles sont figées, abassourdies.

Isis est directe, cash, elle est passionnée dans ses propos. Très honnete, exigente avec elle même, elle me bouscule souvent...On se chambre, on se tape de bonnes barres de rire, c'est Isis. Je sais pourquoi j'ai décidé de passer ici, moi.

La dernière fois déja, elle m'avait incendié parce que je m'obstine à travailler sur une affaire qui n'est pas rentable immédiatement...

"tu ne peux pas te le permettre mon grand. Tu ne te rends pas compte ! tu files droit dans le mur si tu ne te fais pas salarier. Si il t'arrive une merde, quoique ce soit, c'est mort ! Même, en supposant que ça marche un jour à fond, en attendant, tu ne vis pas et tu as des enfants mon pote !"

Elle a tellement raison Isis. Elle ne mâche pas ses mots. Elle assume. Elle se permet de sacquer ses proches, parce qu'elle aime pleinement quand elle aime, Isis

"Déja, tu as un toit !

Tu arrrêtes les gonzesses, le temps que ta situation s'améliore . Et puis sérieux, tu vois bien que, même si ta meuf, elle était amoureuse, c'etait pas une fille interressée, elle n'etait pas pour autant rassurée pas ta situation, tu me suis ? Alors les meufs, pour toi, c'est pas le moment !

Et puis tu as tes fils, et zumboulou, tu ne peux pas passer à coté, surtout avec ce qui arrive. Il a trop besoin de son père. Il est impressionnant ce garçon, je suis bleufée. Mais là il est super mal,là ! Il faut vraiment que tu sois présent Mich ! Et si les choses se présentent ainsi c'est que tu dois en prendre ta part...

Tu changes de job, c'est OBLIGATOIRE Mich ! On en a déja parlé, je n'y reviens pas, tu n'as plus le choix maintenant !

Va falloir prendre un job avec un salaire, qui te rende suffisement disponible pour ton garçon,

et ensuite, seulement ensuite, tu pourras pétendre à trouver bonheur féminin...

Si tu veux que je prennes Zumboulou quelques jours ici... !?"

Pas un mot sur la route... Les mots d'Isis raisonnent comme des coups portés à l'enclume.

Zumboulou, c'est la priorité ! Il faut qu'il discute avec sa mère, qu'il se pose un peu avec elle. Elle n'est pas si conne Josette. Elle peut faire un effort au moins quelques jours, histoire de calmer le jeu avec son fils. Je lui propose de l'appeler, on a des affaires à récuperer.

Nous sommes enfin rentrés. Zumboulou appelle sa maman. Les règles sont simples : on est poli et on ne s'énerve pas. On prend Rv chez elle... Il faut que ça se passe bien !

Il est tendu, mais fait le calme. Il est ironique.... Je sens une once d'agacement au bout du fil, mais elle garde son calme, je devine le ton qu'elle prend pour s'excuser.... mais la discussion part vite en vrille. Il lui a raccroché au nez.

"c'est un bon début, je me dis !, ce sera mieux demain."

 

 

 

 

 

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Commentaires
Des nouvelles de gentils authentiques
  • Je devais le faire depuis tellement de temps. Parce que j'aime ça... Parce que l'on m'a longtemps encouragé à le faire. Ecrire ! Je dois écrire ? Je vais écrire... Thérapeutique ? peut être ! je dirais intuitif. On en reparle tout de suite !
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